A PROPOS DES COLLECTIONS

Premier regard : « The Witch », une collection magique…

La sorcière est, à bien des égards, un être hybride. Elle se tient entre les mondes – celui des hommes, de la nature ; entre lumière et obscurité ; anciennes et nouvelles traditions…
J’ai toujours eu un amour inconditionnel pour le genre humain mais je recherche aussi souvent que possible à le fuir pour la paix des bois. Baptisée par choix dans la foi chrétienne, j’ai fini par adopter une spiritualité païenne. Jouissant d’un confort moderne, je m’entoure d’objets et de vêtements anciens dont mon âme se sent plus proche… Je me sens, en résumé, moi-même hybride. Il n’est donc pas étonnant que j’ai développé autant d’empathie pour la figure de la sorcière. La sorcière de la haie, tout particulièrement, que les anglophones nomment « hedgewitch ».
Vous savez, cette sage-femme, ou ce vieux rebouteux, qui vivait au bout du village près de la haie qui le borde. Qui connaissait tout des plantes et du cycle des saisons, et en tirait beaucoup de sagesse. Elle était celle qui gardait le savoir et avait une place de conseillère et de confidente au sein de la communauté. Elle était aussi celle qui franchissait la frontière vers la forêt ou vers des lieux impalpables dont elle ramenait des visions ou des solutions pour le village. En des temps où la médecine moderne n’était pas répandue, elle était celle que l’on consultait, une figure respectée.
Avec la christianisation, la figure s’est vaguement maintenue dans l’ancêtre de la famille, dont on ne retient guère plus que les « trucs de grand-mère ». Mais avec la disparition des petites communautés, son aura a définitivement fuit… Est-elle devenue ermite au fond des bois?

cover
Cela fait plusieurs mois que cette collection grandit dans mon esprit, et me hante en quelque sorte; que j’accumule des pierres plus fascinantes les unes que les autres pour raconter cette sorcière que j’aime tant. Mais la raconter de la façon dont je la vois aujourd’hui. Avec une touche de modernité ; des pratiques variées ; avec son histoire sombre aussi. Les sculptures seront très différentes de ce que je fais habituellement; j’espère qu’elles sauront vous charmer aussi…
J’ai choisi des pierres majoritairement noires – des onyxs et des agates – dans des formes symboliques, ou « marquées » de cavités, d’inclusions. Celles qui ne sont pas noires enferment un paysage mélancolique et brumeux ; les autres sont violettes, bien sûr, couleur de spiritualité, d’initiation. Et celles qui enferment des fossiles sont de parfait rappels du temps…

pierres

 

Mais cette collection n’aurait probablement pas pris la forme qu’elle a prise sans l’intervention d’une autre source d’inspiration : un album de musique. « Aventine » d’Agnès Obel, a nourrit ma vision, accompagné ma sculpture, mon montage. Il a tout infusé. Certains noms des bijoux seront d’ailleurs des titres empruntés à cet album. Je vous en propose un extrait pour poursuivre cette lecture :

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Avant de vous laisser avec les premières photographies de cette collection et un premier bijou, j’aimerai poser l’ambiance de cette séance photo qui fut assez particulière…
Planifié depuis des semaines, ce shooting ne pouvait avoir lieu qu’un jour précis et tout ce que j’espérais c’était un peu de lumière. Octobre, c’était risqué… J’ai presque envie de dire « manque de chance », il a fait beau. Très beau, et chaud. Nous somme arrivés sur place pour capturer l’heure dorée (vers 18h), et la forêt (habituellement déserte) était remplie de monde. La maisonnette ancienne que je voulais pour décor était devenue une air de pique-nique… Je suis sauvage, vous n’avez pas idée. Poser devant des badauds est pour moi hors de question. Alors, la mort dans l’âme, on s’est enfoncé dans la forêt, attendant le départ des gens, priant pour que la lumière ne file pas trop vite… Et, un peu plus d’une heure plus tard, nous avons pu capter les tout derniers rayons du soleil le temps de quelques photographies. L’ambiance avait dramatiquement changé. La forêt nocturne commençait à s’éveiller et je posais désormais sur fond de hululement de chouettes et cris de hiboux. Le soleil a vite été englouti et le retour s’est fait dans l’obscurité et un silence teinté d’une grisante inquiétude. C’était, à de nombreux égards, magique.
Alors, je n’ai pas eu ma maisonnette, mais cette expérience demeure tout de même précieusement dans ma mémoire.

Place aux photos…

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« Entre deux mondes » – The Witch
Photo, blouse édouardienne, et bijou par Lorliaswood.

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« Avant la nuit » & « La récolte » – The Witch
Photo, blouse édouardienne, et bijou par Lorliaswood.

Lorliaswood_The-Witch_La-mémoire-des-feuilles

« La mémoire des feuilles » – The Witch
Cabochon en agate du Montana, sculpture en argile polymère, chaine en bronze martelé, et perles en étoile en agate du Botswana..
Photo, blouse édouardienne, et bijou par Lorliaswood.

Lorliaswood_The-Witch_La-mémoire-des-feuilles-2

« La mémoire des feuilles » – The Witch
Photo, blouse édouardienne, et bijou par Lorliaswood.

Toutes ces photographies ont été prises avec le concours de mon compagnon. Un immense merci à lui <3

Belle exemple de cette hybridité dont je parlais plus haut, d’ailleurs, cette blouse édouardienne que j’ai réalisé avec des dentelles antiques et… les restes d’un rideau Ikéa. Ha, ha!
On se retrouve dimanche pour lever le voile sur la collection complète!

Bien à vous,
Anne.

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