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Retour sur : « Le mariage des bois »

Pour l’observateur de la nature, Mai est un mois de récompense. Il est plus vert, plus dense, plus fleuri. Il gazouille de nouvelles vies, et s’épanouie sous les rayons d’un soleil plus présent. La forêt, elle, s’ensauvage. Ses sentiers sont moins larges et ses lisières mieux gardées ; le lierre rampe et enserre ; le gratteron tisse sa toile ; l’ortie est reine et la ronce princesse… C’est le mois des premières cueillettes médicinales, et des fraises des bois.
Le mois du chêne, du frêne, et de l’aubépine sacrés.

Sous l’ombre dense des grands feuillus, la nature est farouche et mystique ; sensuelle. La vieille religion dit que le dieu cerf a pris la déesse ; qu’ils se sont mariés aux feux de Beltane après s’être chassés l’un l’autre avec férocité. Comme eux et comme le peuple des bois, les êtres devenus sages s’ensauvagent.
Il y a dans l’air une nostalgie de l’indompté.
Quiconque a passé son enfance dans le vert des bois et celui des rivières, nus pieds sur les galets glissants, est assailli du souvenir d’une liberté révolue.
Ce fut mon cas, cette année plus encore, le visage des bois s’épanouissant désormais à ma porte. J’ai vu les feuilles s’épaissir et foncer, le cœur du sanctuaire s’obscurcir.
J’ai vu la forêt se fermer à mesure que j’entendais son appel résonner.

« […] alors que la forêt murmure dans son sommeil, et que ce qu’elle dit est clair comme une parole articulée. À cette heure, plus profond, plus mystérieux, plus proche aussi, résonnait l’Appel – la Voix qui incessamment l’attirait, du fond même de la nature. »
Jack London, L’Appel de la forêt.

"Le cœur de sève"
« Le cœur de sève », préhnite.

La collection « Le mariage des bois » fut clairement inspirée par cette ambiance qui me saisit à la fin d’avril. Cette envie irrépressible de me faire chat ou lapin sauvage pour me glisser sous cet endroit esquinté du mince grillage qui sépare mon jardin du petit bois de frênes et de peupliers. Et répondre à l’appel. Au lieu de ça, je me suis posée à l’orée du sanctuaire avec un livre sur les genoux, tirant avec délice sur la corde de cette obsession pour les grands verts.
La tradition païenne de Beltane se situe à l’exact opposé de Samhain, sur la roue celtique de l’année. Quand Samhain (31 octobre) marque le début de la moitié sombre et froide, Beltane (1er mai) marque le début de la moitié claire et luxuriante. Néanmoins, une dernière célébration obscure a lieu dans la tradition germanique à cette même date : walpurgisnaght, la nuit des sorcières.

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« Walpurgisnaght », quartz tourmaline rose et jaspe

En plus de la tradition païenne de Beltane, deux lectures ont bercé la création de ces colliers : « The Wild wood Tarot » de Mark Ryan, et « Sous le Lierre » de Léa Silhol. Ce dernier, un ravissement que je conseille fortement, se passe justement pendant cette période particulière. Jugez plutôt de son à propos :

« Par-delà un simple mur écroulé, au fond du parc d’un manoir anglais, s’étendent des bois immenses, ceinturés de légendes et d’étranges interdits. L’héritière de cette antique demeure, Ivy Winthorpe, ne se définit que par le regard sarcastique qu’elle jette sur toutes choses, les livres qu’elle lit en cachette, sa nature de centaure et, par-dessus tout, les bois vers lesquels elle ne cesse de s’évader, contre toute opposition et obstacle. C’est la plume de celle qui se définit elle-même comme « un petit système ensauvagé » qu’endosse l’auteure, le temps d’un hymne barbare, à la charnière entre les jardins d’une aristocratie moribonde et les étendues de la millénaire forêt de Savernake, noyée de mystère et de vivants secrets.
Un voyage passionnel et féroce dans le grand vert de l’implacable nature, filigrané par la figure énigmatique du Green-Man, le pas des cavaliers, et hanté par l’ombre obsédante du Heathcliff d’Emily Brontë. » (Résumé de l’ouvrage)

"Le mariage des bois", agate mousse rouge et verte, unakite, et jaspe rouge.
« Le mariage des bois », agate mousse rouge et verte, unakite, et jaspe rouge.

Je me suis aussi beaucoup amusée à prendre les photos! J’ai, d’une part, la possibilité de les prendre en extérieur maintenant, dans les arbres (yeah!), mais j’ai également travaillé mes tableaux avec des fleurs et des cristaux, m’amusant d’un flou artistique sans retouche pour donner une allure étrange et sensuelle à cette collection (technique à approfondir, j’en conviens).

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« La lune de mai », labradorite blanche
'Les feux de beltane", mookaïte.
‘Les feux de beltane », mookaïte.

La collection « Le mariage des bois » est épuisée.

Acheter « Sous le lierre », de Léa Silhol – en plus d’acquérir un roman superbe qui m’a particulièrement touché, par un des meilleurs auteurs de fantasy française (mais pas seulement), vous soutenez le taf d’une maison de prod indépendante : http://amzn.eu/j9qJ0yz

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« La nature est toujours mythique et mystique, et ses œuvres ont la liberté et l’extravagance propres au génie. »

Henry David Thoreau

5 commentaires

  • Suzon

    Léa Silhol fait partie depuis (bien trop ?) longtemps de ma liste d’auteurs à découvrir, notamment avec « la sèvre et le givre ». Tu me confirmes qu’il faut vraiment que j’en decouvre son travail ! ^^

    • Anne

      Ha mais OUI! Il y a vraiment très peu de livre d’elle qui ne me séduisent pas entièrement. J’ai, pour ma part, commencé il y a bien longtemps par le recueil des contes de « La Tisseuse ». C’est une bonne entrée dans son univers, je trouve ;) « La sève » est superbe et la suite tout autant (mais sur un rythme plus effréné – « La sève » prenant davantage son temps). C’est « Musiques de la frontière » qui a fini de me faire chavirer! Tu verras, quand on entre dans son univers on y trouve une certaine addiction – surtout vu que tous ses textes sont liés ;)

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