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Premier regard : « Haunted »
Lorsque je m’interroge sur les raisons qui motivent mon inclination forte envers la superstition, l’occultisme, et le fantastique, je suis invariablement ramenée à la maison dans laquelle j’ai passé mon enfance et ma préadolescence. On a beau chercher… « mystérieuse » est l’adjectif qui semble le mieux la décrire. J’y ai vécu certains des évènements les plus formateurs de ma vie, les plus bizarres aussi. Nombre de mes ombres y ont pris racine, mais aussi beaucoup de mes lumières comme mes goûts pour la lecture, l’écriture, et le mystère. Longtemps après en être partie, je ne parviens pas tout à fait à me libérer de son souvenir. Jusqu’à il y a une…
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« The Botanist » : le journal retrouvé
Cher vous qui lisez ces lignes, Je ne sais pas qui vous êtes. Je ne connais pas encore votre nom, mais je sais que ce livre est le vôtre. Je l’ai reçu par colis postal, un matin de mars, enveloppé de tissu brun, de ficelle, et du parfum des années ; accompagné de la lettre manuscrite d’un vieil oncle que je n’ai jamais connu. Comment était-il parvenu jusqu’à moi ? Je l’ignorai, mais je découvrais son histoire à mesure que je déchiffrais l’écriture tremblante de mon lointain parent. Et en comprenant comment lui-même était entré en sa possession, je compris qu’il me fallait, à mon tour, partir à la recherche…
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Premier regard : « Dark Tales »
Les romans gothiques, et leurs héritiers fantastiques, font partie de mes lectures favorites, surtout en cette période de l’année. Des nouvelles terrifiantes d’Edgar Allan Poe aux romances contrariées – assaisonnées d’inquiétude – des sœurs Brontë, en passant par les textes fous d’ Howard Phillip Lovecraft ; tout est bon pour tenter de charmer un cœur qui aime à se faire peur et à retrouver, parfois aussi, ses propres démons entre les pages. Car le roman gothique est le théâtre de toutes les tragédies humaines. Il est la symphonie des êtres de passion. Amour, errance, tyrannie, meurtre y sont mâtinés de superstition pour repousser les limites d’un monde écrasé par la…
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Premier regard : « Les esprits de la forêt »
La forêt, poumon du monde regorgeant de vie, a parfois un cœur bien sombre. Repaire de sorcières, de voleurs, de parias, et d’animaux sauvages, elle inquiète celui qui s’y promène et qui voit la lumière rassurante du soleil disparaitre à mesure qu’il s’enfonce en elle. Elle était, jadis, toujours source de méfiance. Et quand un être aimé n’en revenait pas, ou qu’un enfant s’y perdait, les anciens savaient… Savaient de quelles mains ils avaient périt. Car ces craintes ont donné naissance à un riche folklore de créatures toutes plus dangereuses les unes que les autres. Ne t’éloignes pas du chemin; ne cueille pas de jacinthe sauvage… Et surtout ne prend…
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Premier regard : « Minuit dans le jardin d’Hiver »
Il est minuit dans le jardin de l’Hiver… La nuit est immobile et silencieuse. Adossée à flanc de lune, elle attend les autres convives. Des esprits de la saison froide, « la longue nuit » est toujours le premier à venir au jardin. Elle a déjà déposé sa gemme de cordiérite dans la vasque de marbre blanc qui accueillera, le temps du conciliabule, les joyaux de puissance de chacun. « La tempête froide » ne tarde pas à la rejoindre, envahissant le jardin d’un souffle bleu qui soulève les feuilles mortes et fait trembler les pavés. Saisissant sa flamboyante marquise de labradorite dans son poing, elle tire un coup sec pour détacher le collier…
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Premier regard : « The Witch », une collection magique…
La sorcière est, à bien des égards, un être hybride. Elle se tient entre les mondes – celui des hommes, de la nature ; entre lumière et obscurité ; anciennes et nouvelles traditions… J’ai toujours eu un amour inconditionnel pour le genre humain mais je recherche aussi souvent que possible à le fuir pour la paix des bois. Baptisée par choix dans la foi chrétienne, j’ai fini par adopter une spiritualité païenne. Jouissant d’un confort moderne, je m’entoure d’objets et de vêtements anciens dont mon âme se sent plus proche… Je me sens, en résumé, moi-même hybride. Il n’est donc pas étonnant que j’ai développé autant d’empathie pour la figure…